Les coulisses de l’un des gros transferts lyonnais semblent comprendre des zones d’ombres. Selon le journaliste Romain Molina, qui pointe du doigt "une absence de régulation des multipropriétés" par les instances du football, plusieurs présidents français chercheraient des recours et auraient alerté Jean-Marc Mickeler. Le président de la DNCG, l’organisme qui encadre cette saison la masse salariale de l’OL, aurait "nié l’évidence" quant aux soupçons remettant en question la légalité du transfert d’Ernest Nuamah vers Lyon.
Pour faire simple, Ernest Nuamah a rejoint l’OL sous la forme d’un prêt gratuit en provenance de Molenbeek, autre club de la galaxie Eagle Football. En passant par le club belge, qui a acheté l’ailier ghanéen pour 26 millions d’euros, John Textor a pu contourner les restrictions de salaires et indemnités imposées par la DNCG à l’OL. Une acrobatie financière légale en apparence, mais qui ne garantie en aucun cas que l’argent versé à Nordsjaelland (l’ancien club de Nuamah) provienne des caisses du club belge qui avait cet été un budget mercato de 13 millions d’euros, soit la moitié de l’indemnité du transfert en question.
Selon Romain Molina aucune augmentation de capital n’a été recensée du côté de Molenbeek, et le paiement de cette somme aurait été réalisée à l’aide de fonds en provenance du Brésil. Un montage illégal dans le règlement de la FIFA, qui interdit le paiement d’un transfert par un tiers et n’autorise que des transactions de club à club.
Si la forme du montage financier est légale sous réserve que l’argent a été bien versé par Molenbeek à Nordsjaelland, elle illustre le manque de régulations des multipropriétés de clubs, qui à l’image de John Textor finissent par contourner les sanctions économiques prononcées. Face au supposé pressing de différents présidents de clubs français dont l’identité n’a pas fuité, il parait encore plus étonnant que la DNCG ne réagisse pas alors que ses propres sanctions sont contournées.
Après une attente d’une semaine, tout supporter lyonnais se réjouissait de l’arrivée d’Ernest Nuamah, qui a d’ailleurs été l’une des seules satisfactions lyonnaises face à Paris. Surtout que la DNCG en a fait voir des vertes et des pas mures aux dirigeants lyonnais lors du mercato estival.
Sur cette arrivée, l’OL a pu aussi profiter d’être détenu par une multipropriété : un modèle économique très en vogue (City Football Group, RedBird Capital) et encore peu cerné par la FIFA.