Quand l'OL comptait s'offrir Michael Owen

Quand l'OL comptait s'offrir Michael Owen
Michael Owen - DR

"Si vous me demandez si je serais content d'accueillir Michael Owen dans mon équipe, la réponse est oui. Bien sûr que je le serais".

Août 2005. A l'époque, l'Olympique Lyonnais est un grand d'Europe. Alors quand Jean-Michel Aulas prononce cette phrase, cela apparaît comme la suite logique de l'évolution du club.

Récit d'un court feuilleton estival qui aurait pu propulser Lyon dans une autre dimension, avec de grands risques de se compromettre prématurément.

Le 16 août 2005, Michael Essien s'engage avec Chelsea. Le meilleur joueur de l'OL a convaincu les Blues de débourser 38 millions d'euros au terme d'un été chaotique. Le Ghanéen avait prolongé son contrat en juin, pour finalement exiger son départ dans la foulée et trainer son spleen jusqu'en Corée du Sud où Lyon disputait la Peace Cup. Durant la compétition amicale, il avait été exclu contre les Colombiens du Once Caldas.

Jean-Michel Aulas avait négocié d'une main de fer avec Roman Abramovitch, allant jusqu'à réclamer 50 millions d'euros pour Essien. La presse britannique avait évidemment suivi l'épisode, et avait noué des relations avec le président lyonnais.

Fort de cette enveloppe, et alors que Benoît Pedretti, Sylvain Monsoreau et John Carew ont déjà renforcé l'équipe, l'OL va se lancer dans la quête d'un remplaçant à son milieu, mais aussi d'un autre buteur.

Et pour la BBC, il semble logique que ce dernier soit Michael Owen. Barré au Real Madrid par Raul et Ronaldo, et par les arrivées de Robinho et Julio Baptista, l'international anglais avait eu le feu vert de son club pour s'en aller après seulement un an passé en Espagne.

A l'été 2005, Michael Owen est déjà très loin du buteur flamboyant de Liverpool, qui remportait le Ballon d'Or en 2001. Miné par les blessures, il s'est rendu compte que l'exil hors d'Angleterre avait été un mauvais calcul.

Très vite, Newcastle tient la corde pour rapatrier le Wonder Kid. Manchester United vient aux nouvelles, et certains joueurs de Liverpool comme Steven Gerrard militent pour un retour sous le maillot des Reds.

L'argument Houllier

C'est dans ce contexte que l'OL a tenté sa chance.

La formation rhodanienne a alors trois arguments de taille : elle est taillée pour remporter la Ligue des Champions, elle a 38 millions d'euros qui dorment à la banque et elle est entraînée par Gérard Houllier.

L'ancien entraîneur de Liverpool vient d'arriver à Lyon et aimerait avoir de nouveau Michael Owen sous ses ordres. "Je m'entends toujours avec Michael et je suis resté en contact avec lui et sa famille", disait-il alors.

Il faut s'imaginer alors que l'OL s'apprêtait à faire son transfert le plus incroyable de son histoire. Car jusqu'à présent, étaient recrutés des bons voire excellents joueurs, des jeunes prometteurs mais jamais des internationaux Ballon d'Or faisant partie du gratin mondial.

A un an de la Coupe du Monde en Allemagne, Michael Owen préfèrera privilégier un championnat qu'il connaissait bien et négocia avec Newcastle. Les Magpies dépensèrent près de 20 millions d'euros pour lui faire signer un contrat de 4 ans, alors qu'Everton s'était invité dans la danse et que Liverpool ne s'était pas manifesté, au grand dam de l'attaquant.

Michael Owen se blessera tellement cette saison-là qu'il ne disputera que 11 matchs pour 7 buts inscrits. Souhaitant à tout prix participer au Mondial avec l'Angleterre alors qu'il n'était pas rétabli, il se blessera grièvement au genou lors du troisième match de poules contre la Suède.

On peut imaginer qu'à Lyon, son quotidien aurait également été haché par son corps devenu trop fragile pour le football de haut niveau.

En fin de mercato estival, l'OL se tournait vers Tiago pour remplacer Michael Essien et faisait le pari de signer Fred, un serial-buteur brésilien inconnu en Europe. Ce dernier finira meilleur marqueur de l'équipe lors de la saison suivante, avec 14 réalisations.

Et Michael Owen n'en avait pas fini avec Lyon. C'est lui-même qui le raconte. En 2009, Karim Benzema quitte l'OL et l'Anglais file à Manchester United. Deux transactions intimement liées : "Benzema était le premier choix de Manchester United avant que je ne signe pour eux. S'il n'avait pas dit oui au Real Madrid, je n'aurais pas été à Manchester United. Donc c'est un de mes joueurs préférés".

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