Avec sept recrues, John Textor a fait chauffer la carte bleue, avec l'espoir de sauver Lyon de la relégation.
Sauf que quand on est barragiste de Ligue 1, difficile d'attirer de bons joueurs ou des espoirs qui performent. A la place, la cellule recrutement a ciblé des profils en délicatesse voire au fond du trou. Sur sept recrues, six ont traversé un automne et un hiver catastrophiques, sur le plan individuel et/ou collectif.
Lucas Perri a connu un printemps et un été 2023 brillants. De nombreux clean-sheets qui lui ont permis de s'installer dans la hiérarchie des portiers brésiliens, derrière les indéboulonnables Alisson et Ederson.
Sauf que dès que septembre est arrivé, la machine Botafogo s'est enrayé, et Lucas Perri avec. Entre le 3 septembre et le 7 décembre, son équipe n'a gagné que deux matchs. Et lui a encaissé 27 buts en 17 rencontres… Pas franchement le profil recherché du sauveur qui multiplie les parades quand ses partenaires sont aux fraises.
Le même constat peut être fait pour son coéquipier Adryelson qui l'a suivi à Lyon cet hiver. Suspendu à trois reprises durant la saison passée avec Botafogo, il a joué tous les matchs qu'il pouvait. Et lui non plus n'a pas su enrayer la descente aux enfers des Cariocas. Lui non plus ne devrait pas servir beaucoup à Pierre Sage avant l'été prochain.
A 36 ans, Nemanja Matic est présenté comme la recrue essentielle pour le milieu de terrain lyonnais. Pourtant, sa première partie de saison à Rennes est mitigée. Beaucoup de cartons jaunes récoltés, seulement deux victoires acquises sous le maillot breton, aucun but, aucune passe décisive (3 en Europa League). On a vu plus flamboyant comme bilan statistique. Diminué physiquement et moralement, va-t-il vraiment remobiliser les Lyonnais ?
Orel Mangala devrait devenir l'été prochain le transfert le plus cher de l'histoire de l'OL. A l'instar de Matic, il faisait aussi partie d'une équipe avec la tête à l'envers cette saison. Avec Nottingham Forest, il n'a connu la victoire qu'à quatre reprises… Un but, six cartons jaunes, aucune passe décisive. Il a aussi joué un match amical avec la Belgique contre la Serbie en novembre mais a été sorti à la mi-temps.
Saïd Benrahma était l'une premières pistes de l'OL dès le mois de décembre, il a finalement signé au lendemain de la fermeture du mercato grâce au recours formulé auprès de la FIFA. Lui non plus ne vit pas la meilleure saison de sa carrière.
A West Ham, il n'a disputé qu'une fois 90 minutes, et c'était la première journée de Premier League mi-août. Depuis, il a joué partiellement 13 rencontres, est resté sept fois sur le banc et n'a marqué qu'un but fin août. Et encore pire en sélection puisqu'il a été mis de côté par Djamel Belmadi après une altercation entre les deux hommes.
Malick Fofana est peut-être la recrue qui a le plus joué de matchs avant de signer à l'OL. Que ce soit en Jupiler League ou en Conference League, le jeune ailier belge a vite progressé jusqu'à enchaîner quatre matchs de 90 minutes en décembre. Quatre buts, six passes décisives, plein de promesses…tenues ?
Enfin, Gift Orban est grossièrement résumé à un attaquant qui a surperformé la saison passée et qui ne met plus un pied devant l'autre depuis cet été. Or, s'il n'a effectivement marqué qu'à trois reprises en 17 matchs de Jupiler League, le Nigérian a été plus inspiré en Conference League avec 5 buts en 5 rencontres (contre les ogres Breidablik et Zorya Lugansk ndlr). Ce manque de réussite en attaque fait qu'il n'a disputé que trois matchs complets en championnat.
Enfin, et c'est important de le noter pour un buteur, il n'a plus marqué depuis le 30 novembre dernier.
Tous ces joueurs globalement en difficultés avant de signer à l'OL vont-ils rajouter leur spleen à celui qui règne déjà à Décines ? Ou profiteront-ils de la nouvelle opportunité offerte pour renverser la table et retrouver le sourire et un niveau honorable ?