Avant 2001-2002, ma troisième saison à l'OL, on avait fini 3e du championnat en 2000 et 2e en 2001. Forcément, on espérait remporter le titre.
Mais en cours d'année, on a commencé à douter, car on était toujours derrière le leader Lens. Heureusement, vers la fin de la saison, Lens a commencé à craquer, alors qu'on enchaînait les bons résultats.
Je me souviens notamment de l'avant-dernier match à Bordeaux où on a gagné (1-0) grâce à un but de Sonny Anderson. Christophe Dugarry avait déclaré avant le match qu'il ne voulait pas que Lyon soit champion, ce qui nous avait motivés !
On était alors à 1 point de Lens, qu'on devait recevoir pour le dernier match à Gerland. Une vraie finale !
On n'avait pas le choix, il fallait gagner. Les joueurs rêvaient de ce match : jouer une saison entière sur une seule rencontre, c'était incroyable, une première dans l'histoire du foot français.
La pression montait et les supporters nous répétaient sans cesse que l'OL n'avait jamais été champion, les médias en rajoutaient...
Le club a donc décidé de nous isoler la veille du match. Le vendredi, on est partis au château de Pizay dans l'Ain pour être le plus tranquilles possible. Et le samedi matin, on nous a projeté un petit film où tous nos proches nous encourageaient : nos femmes, nos enfants... C'était une vraie surprise qui nous a beaucoup touchés et encore plus motivés.
Ensuite, on est partis en car pour Gerland vers 17h. Les supporters nous encourageaient sur le trajet. Et aux abords du stade, c'était de la folie, avec des fans partout.
Dans les vestiaires, Jacques Santini nous a demandé de démarrer le match à fond, parce que c'était à nous d'aller chercher la victoire. On était survoltés. Et tout a bien commencé avec deux buts dans le premier quart d'heure grâce à Sidney Govou et Philippe Violeau.
Les Lensois ont été surpris par notr agressivité. Le problème, c'est que Jacek Bak a réduit le score et on a pris peur. Un autre but lensois nous aurait privé du titre !
A la mi-temps, on s'est dit qu'il fallait continuer à attaquer tout en faisant attention aux contres. D'ailleurs, juste après la pause, Daniel Moreira a eu une occasion de marquer.
Mais j'ai marqué dans la foulée le 3e but. Un souvenir incroyable pour moi. Je revois Juninho me faire une passe de la droite. Puis j'ai débordé sur la gauche, contrôlé la balle, avancé et frappé. Mon ballon a été contré par Jean-Guy Wallemme mais il a lobé Guillaume Warmuz. Ca a été une joie extraordinaire et Lens venait de prendre un coup sur la tête.
Quand l'arbitre a sifflé la fin du match, on a explosé. On est montés sur le podium sur la pelouse devant nos supporters. C'était mon premier titre. Le seul regret, c'est de l'avoir remporté contre Lens, mon club formateur.
C'était une émotion unique, avec beaucoup d'adrénaline. Ce titre était tellement attendu à Lyon. On restera à jamais les premiers à avoir remporté le trophée de champion de France pour l'OL. Il restera inoubliable pour nous, car on sait qu'on a marqué l'histoire du club.
Olympique Lyonnais-RC Lens : 3-1 (2-1 à la mi-temps)
A Lyon le 5 mai 2002, stade de Gerland, devant 40 000 spectateurs.
Arbitre : Gilles Veissière
Buts : Govou (8e), Violeau (14e) et Laigle (53e) pour Lyon. Bak (26e) pour Lens.
L'OL entraîné par Jacques Santini : Grégory Coupet-Jean-Marc Chanelet-Claudio Caçapa-Patrick Müller-Jérémie Bréchet-Juninho-Philippe Violeau-David Linarès-Pierre Laigle-Sonny Anderson-Sidney Govou