Au match aller de ce quart de finale de coupe UEFA, on avait complètement loupé notre rencontre à Bologne, en perdant (3-0). Un match vraiment compliqué face à une équipe italienne très réaliste. En fait, on était assez jeunes et sans expérience, on n'a pas supporté la pression. Mais le plus frustrant, c'est que Bologne n'était pas extraordinaire.
On abordait donc le retour à Gerland avec une certaine sérénité. Car on n'avait rien à perdre. Le stade était plein à craquer avec plus de 40 000 supporters et l'ambiance était vraiment digne d'un grand match de Coupe d'Europe. On sentait l'électricité dans l'air et le public avait vraiment envie d'une revanche contre Bologne. Comme nous.
Je me souviens que Bernard Lacombe avait aligné une équipe très offensive avec Steed Malbranque, Christophe Cocard, Vikash Dhorasoo, Alain Cavéglia et Joseph-Désiré Job en attaque. Moi, j'étais le seul milieu défensif !
Autant dire que l'objectif était de marquer rapidement pour faire douter les Italiens, tout en évitant de prendre de but, ce qui nous aurait éliminés à coup sûr. Bref, une mission compliquée.
Dès le début de la rencontre, on a fait le siège des buts de Francesco Antonioli. Avec une prise de risque énorme en défense. C'était pratiquement du un-contre-un face aux attaquants de Bologne.
Mais rapidement, on a commencé à se créer des occasions nettes. Et au bout d'un quart d'heure, Malbranque donne un ballon en or à Cavéglia qui ouvre le score dans une ambiance incroyable. J'ai rarement vu le stade de Gerland comme ça. On se sentait vraiment portés par le public.
D'ailleurs, à cinq minutes de la mi-temps, Job marque le deuxième but après une remise de la tête de Patrice Carteron.
A ce moment-là, on a vraiment cru que c'était possible. On venait de réaliser une première mi-temps de rêve et il ne nous manquait plus qu'un seul but pour avoir droit aux prolongations. Contre des Italiens réputés pour leur jeu défensif, c'était un véritable exploit.
Malheureusement, on a manqué de réussite en seconde période. Les joueurs de Bologne étaient beaucoup plus accrocheurs et ils n'ont pas arrêté de casser le jeu en commettant des petites fautes au milieu de terrain. A l'italienne !
Malgré quelques occasions très franches en fin de match, on n'a pas réussi à marquer ce troisième but qui nous aurait offert 30 minutes supplémentaires.
On avait pris notre revanche, mais on était éliminés. Après le match, les supporters nous ont acclamés car on avait tout donné. On était éliminés mais fiers. Même si dans le vestiaire, la déception dominait.
C'est le genre de match qui nous a permis d'acquérir l'expérience nécessaire pour réaliser d'autres exploits les années suivantes. On a compris ce jour-là qu'il était indispensable de mieux négocier nos rencontres à l'extérieur. Car à domicile, on savait désormais qu'on pouvait renverser des montagnes.
Olympique Lyonnais-Bologne : 2-0 (2-0 à la mi-temps)
A Lyon le 16 mars 1999, stade de Gerland, devant 42 000 spectateurs.
Arbitre : M. Diaz Vega
Buts : Cavéglia (15e) et Job (40e) pour Lyon.
L'OL entraîné par Bernard Lacombe : Grégory Coupet-Patrice Carteron-Hubert Fournier-Florent Laville-Christophe Delmotte-Philippe Violeau-Steed Malbranque-Vikash Dhorasoo-Christophe Cocard-Joseph-Désiré Job-Alain Cavéglia