Après 28 ans sans titre, l'attente des supporters lyonnais était immense pour cette finale de Coupe de la Ligue au Stade de France. Nous, les joueurs, on n'avait pas trop la pression. Car on était dans une très bonne période puisqu'on venait de gagner cinq matchs de suite en championnat. Et pour accéder en finale contre Monaco, on avait aussi battu Nantes (3-2), qui était le leader incontesté du championnat. Bref, on avait une grande confiance en nous.
Personnellement, j'étais aussi très performant puisque cette année-là, j'ai beaucoup progressé aux côtés de Sonny Anderson. Ce qui m'a d'ailleurs permis d'être appelé en Equipe de France et de marquer 12 buts en championnat, mon record.
En fait, on a réalisé qu'on allait jouer cette finale la veille du match au cours de l'entraînement au Stade de France.
Le soir de la rencontre, l'ambiance était impressionnante avec 80 000 spectateurs et des drapeaux partout. Il y avait plusieurs dizaines de milliers de supporters lyonnais dans les tribunes.
Comme souvent au cours des finales, le match a été tendu et indécis. On a ouvert le score à la 35e minute grâce à Claudio Caçapa. J'ai fait un une-deux avec lui, et il a réussi à lober Stéphane Porato pour finalement pousser le ballon dans les filets. Ce but inscrit par un défenseur reflète bien l'état d'esprit de notre équipe cette année-là, où tout le monde attaquait et défendait en même temps.
A la mi-temps, Jacques Santini nous a demandé de ne pas nous énerver et de rester concentrés.
Mais Monaco a égalisé à la 64e minute par Shabani Nonda, sur une passe de Marco Simone.
J'ai ensuite été remplacé par Sidney Govou à la 77e minute, j'ai donc suivi la fin du match et les prolongations depuis le banc de touche. Nerveusement, ça a été très dur. La tension était énorme et on s'attendait tous à une séance de tirs au but.
Mais à deux minutes de la fin, Patrick Müller, encore un défenseur, a réussi une montée pour marquer le deuxième but d'un tacle rageur sur un centre d'Anderson.
Ca a été la folie sur le banc, car on savait qu'on avait gagné.
On nous a ensuite remis le trophée et on a fait un tour d'honneur devant un public déchaîné. Puis on a eu droit à une soirée au Lido.
Mais ce qui m'a vraiment marqué, c'est le retour à Lyon. On est rentrés en train, et à la gare de Perrache, il y avait des milliers de Lyonnais qui nous attendaient.
On est remontés en bus jusqu'à la mairie, entourés par une véritable marée humaine. On se serait cru sur les Champs-Elysées en 1998 après la victoire en Coupe du Monde !
Marc-Vivien Foé est même monté sur le toit du bus pour brandir le trophée. Puis on s'est installés au balcon de l'Hôtel de Ville. La place des Terreaux était noire de monde et Christophe Delmotte a pris le micro pour interpréter "Pas de boogie woogie", la chanson d'Eddy Mitchell. L'ambiance était vraiment énorme, on était sur un nuage.
Puis le président Jean-Michel Aulas, qui avait comme d'habitude bien fait les choses, a loué le Millenium, une boîte de nuit où on a fait la fête en famille avec les enfants.
Mais on s'est quand même remobilisés pour les deux derniers matchs de la saison puisqu'on a gagné 5-0 contre Strasbourg et, alors qu'on était 3-1 à Rennes, on a réussi à l'emporter 4-3 grâce à un dernier but que j'ai inscrit à Bernard Lama.
Cette saison lyonnaise reste la meilleure de ma carrière. J'ai été sélectionné avec les Bleus pour la première fois, mon fils est né le 28 mars 2001... Je crois que les Lyonnais ont gardé de bons souvenirs de mon passage car j'ai été applaudi à Gerland le 10 février 2007 lors de mon entrée en jeu avec Lorient.
Cette Coupe de la Ligue n'a finalement été que le premier trophée d'une série de titres de champions.
Olympique Lyonnais-AS Monaco : 2-1 (1-0 à la mi-temps)
A Paris le 5 mai 2001, Stade de France, devant 80 000 spectateurs.
Arbitre : Stéphane Bré
Buts : Caçapa (35e) et Müller (118e) pour Lyon. Nonda (64e) pour Monaco.
L'OL entraîné par Jacques Santini : Grégory Coupet-Jean-Marc Chanelet-Edmilson-Claudio Caçapa-Jérémie Bréchet-Marc-Vivien Foé-Philippe Violeau-Pierre Laigle-Vikash Dhorasoo-Steve Marlet-Sonny Anderson