Il suffit de faire une simple recherche sur internet pour découvrir la multitude de stages de football proposés dans l’agglomération lyonnaise. Si plusieurs sont directement initiés par les clubs, comme l’Eveil de Lyon ou le FC Lyon, d’autres sont créés de toutes pièces par d’anciens joueurs professionnels. C’est ainsi qu’Alain Caveglia et Joël Fréchet, tous deux anciens joueurs de l’OL, ont récemment ouvert quatre sessions de stages de foot, pour les filles et les garçons, sans condition de niveau. "J’avais déjà une première expérience de stage avec Franck Gava quand j’étais à l’OL, puis avec Florian Maurice en 2009. Et depuis mon départ de la cellule de recrutement de l’OL, je voulais revenir vers le monde amateur et ça m’est revenu simplement de refaire des stages pour les enfants", nous explique Alain Caveglia, dont l’objectif premier est de partager son expérience et ses acquis avec les enfants. La première session est programmée du 22 au 26 avril prochain à Saint-André-le-Gaz. D’autres suivront jusqu’à l’automne prochain.
Mais hors de question de faire du business prévient Cavegoal : "On ne veut pas faire de gros stages. On accepte une cinquantaine d’enfants grand maximum car on veut faire des stages de qualité, avec deux éducateurs par groupe qu’on formera en fonction des âges. On sera présent tous les jours, on veut être là pour eux, c’est le plus important", souligne l’ancien attaquant. Ainsi, chaque matinée sera consacrée au travail technique, tandis que les séances de l’après-midi seront basées sur le jeu. "Dans les clubs, on travaille surtout la base tactique et on prépare le match du week-end. Nous, on va faire toutes les bases techniques, en partant du contrôle-passe. On va essayer de leur apporter un contenu différent. Les stages sont faits pour ça aussi", note Alain Caveglia, qui assure ne pas chercher à découvrir un nouveau Rayan Cherki.
Alain Caveglia et Joël Fréchet ne sont pas les seuls à compter sur leur notoriété pour rendre leurs stages attractifs. Depuis 2017, Eugénie Le Sommer, l’attaquante de l’OL féminin, entend donner un peu de lumière au football féminin et répondre à une demande : "Quand j’étais petite, il n’y avait pas de stage 100% féminin, et du coup je me suis dit pourquoi pas le faire ?", explique la joueuse dans une vidéo de présentation. Le dernier en date s’est déroulé début mars, au complexe We are Sports de Vénissieux. Encadrée par des entraineurs diplômés et en présence de l’internationale française, la journée était ouverte uniquement aux jeunes filles âgées de 10 à 15 ans, sans pré-requis de niveau. "Quand elles viennent ici, il n’y a que des filles, elles reprennent un petit peu confiance en elles, et ça leur fait du bien. Je me rends compte que je peux vraiment les aider dans leur vie et ce n’est pas grand-chose pour moi", confie Eugénie Le Sommer sur le site internet dédié aux stages, tout en insistant sur la notion de plaisir : "Le plus important c’est qu’elles passent un bon moment. On ne fait pas de compétition en tant que telle, c’est vraiment pour prendre du plaisir".
Et c’est dans cette lignée que s’inscrit l’OL féminin. Depuis mi-février, le club a lancé des "séances d’initiation et de perfectionnement 100% féminines", des sessions de deux heures en partenariat avec des structures de l’agglomération lyonnaise sans leur faire concurrence. "On a l’ambition de développer le football féminin et plus largement la culture football féminin sur notre territoire", nous explique Julien Legrand, le responsable des opérations football à l’OL féminin. "Il y avait un manque de stages spécifiques au foot féminin. Il y a quelques années, les filles qui voulaient faire un stage de foot devaient s’inscrire à un stage de garçons. Là, on a la vocation de proposer de façon régulière, tout au long de l’année, des stages 100% féminins, sous forme d’activité complémentaire pour des jeunes filles qui veulent se perfectionner ou qui veulent découvrir la pratique", poursuit le membre du staff lyonnais. Ces stages sont ouverts à toutes les filles de 5 à 18 ans, de tous niveaux, "qu’elles soient débutantes ou confirmées, licenciées en club ou non", précise Julien Legrand. Lors de ces séances, prévues tout au long de l’année, les dimanches ou pendant les vacances scolaires, des encadrants de l’Academy de l’OL féminin apportent leur expertise du football féminin pour "enseigner au mieux" : "Il y a un éducateur pour 12 jeunes, avec des ateliers de 20 minutes, un match à la fin, et bien sûr un debriefing et un temps d’échange avec les enfants et les parents", indique le responsable qui constate un réel engouement : "Les premiers stages se sont super bien passés à la fois avec les clubs qui nous ont accueillis, les jeunes filles et plus largement les parents". En revanche, ces séances n’ont pas vocation à servir de détection : "Bien évidemment si on identifie une top jeune fille, on pourra la diriger vers notre cellule de recrutement de l’Academy, mais notre vocation est d’accueillir tous les profils de foot féminin et de mettre en contact les non licenciées avec des clubs à côté de chez elles", affirme Julien Legrand, qui entend dissocier ces séances d’initiations et perfectionnement des stages à la semaine proposés par l’OL masculin.
Car depuis la scission entre les deux entités, l’OL poursuit de son côté ses stages haut de gamme, qui seront probablement de plus en plus dédiés aux garçons. "Un directeur technique formé au sein même de l’Olympique Lyonnais organise le stage dans le respect des valeurs de la formation lyonnaise. Il gère quotidiennement une équipe de brevets d’état Football dans le but de conduire chaque jeune vers une évolution de sa performance et une meilleure compréhension de l’exigence du haut niveau", indique le club sur son site internet, promettant un contenu intensif. Au programme de la semaine : un perfectionnement technique et tactique, avec de nombreux ateliers en commun ou adaptés aux profils des participants. Pour les joueurs de champ, des sessions seront axées sur du travail technique, le marquage, les décalages ou encore le jeu dans les intervalles. Les gardiens, eux, travailleront particulièrement la lecture du jeu, la prise de balle, les déplacements et les plongeons. Les thèmes de la concentration, de la gestion des émotions, de la capacité de réflexion et une sensibilisation sur l’hygiène du sportif sont également approfondis lors de ces stages proposés tout au long de l’année et dont le prochain se déroulera à Pâques. "Un stage de référence", promet-on.
A un niveau moins élevé, la marque OL est également apposée sur les stages proposés par le Five OL, complexe sportif indoor situé à deux pas du Groupama Stadium. Là, les ateliers se déroulent lors des vacances scolaires, avec une séance de foot prévue le matin et l’après-midi en présence d’un coach diplômé. "Il y a aussi une activité hors football par jour, car c’est un stage de loisir", nous indique-t-on. Et l’OL n’est pas le seul club à surfer sur la tendance puisque quelques kilomètres plus loin, à Saint-Priest, c’est… la PSG Academy et ses éducateurs formés par le Paris Saint-Germain qui débarquent au centre Urban Soccer de Parilly à chaque période de vacances.
F.L.